Interview d’Amine Mellouk, directeur général de SAREL Industrie
En marge d’une visite pour un reportage au siège de SAREL Industrie, important sous-traitant de Renault Algérie Production, Amine Mellouk, Directeur Général de cette société, a bien voulu répondre à quelques questions. Voici le contenu de cette interview.
Dzmotion : Monsieur Mellouk, pouvez-vous nous présenter SAREL en quelques mots ?
Amin Mellouk : SAREL a été créée en 1969 en tant que société spécialisée dans la communication professionnelle. Avec l’expérience acquise, nous avons voulu nous diversifier, ce qui nous a amené dans les années 80 à nous lancer dans la fabrication d’équipements pour le secteur de la construction et de l’électricité. Nous nous sommes ensuite lancés dans le domaine de l’énergie, avec toutes les batteries pour les télécommunications. Puis SAREL s’est intéressée à l’industrie automobile, créant aujourd’hui une nouvelle division dans le domaine de l’automobile : SAREL Industrie, qui s’occupe de la sous-traitance industrielle dans ce secteur.
Les négociations avec Renault Algérie Production pour la fourniture de produits d’équipements plastiques ont débuté en 2014, pour être finalisées et la fabrication effective démarrée en 2017. Cependant, entre 2014 et 2017, notre entreprise a dû se conformer aux normes internationales de l’industrie automobile. Des audits et des certifications stricts ont été nécessaires car il s’agit d’une exigence de l’industrie. C’était difficile, mais nous devons travailler avec les moyens du bord et le résultat est là. Évidemment, il y a d’autres choses à faire et nous y travaillons avec détermination.
DZM : Combien et quel type de pièces livrez-vous à RAP ?
AM : Pour nous, 2017 a été une année test qui nous a permis de comprendre les attentes de nos clients. En revanche, 2018 sera pour nous l’année de la grande avancée. À ce moment-là, nous serons en mesure de proposer 32 types de produits pour près de 60 000 véhicules.
DZM : Avez-vous eu des difficultés à trouver de la main-d’œuvre qualifiée pour votre entreprise ?
AM : La main-d’œuvre dans l’industrie automobile en Algérie est rare. Mais nous avons reçu l’aide de Renault, dont les équipes ont formé nos employés en leur inculquant l’état d’esprit de l’industrie automobile. Je profite de l’occasion pour les remercier. Mais pour le bon fonctionnement de notre usine, il faut parfois embaucher et former beaucoup !
DZM : SAREL Industrie a-t-elle pris contact avec d’autres constructeurs automobiles locaux, tels que GMI, Sovac Production, TMC-Hyundai, etc… ?
AM : Nous avons déjà signé un protocole d’accord avec TMC-Hyundai qui nous permettra de travailler avec l’usine d’assemblage de Hyundai à Tiaret. Nous avons également reçu la visite de plusieurs entreprises, mais aujourd’hui il est clair qu’il n’y a que deux accords concrets. Le premier avec Renault Algérie Production et le second avec Tahkout Motor Company (TMC-Hyundai).
D.Z.M : Quelle est la stratégie de développement de SAREL Industrie en Algérie ?
AM : La spécificité du marché automobile local et les nouveaux cahiers des charges nécessitent une intégration industrielle importante de la part des constructeurs et nous voulons en tirer parti. En tant que sous-traitants de produits plastiques pour l’industrie automobile, nous pouvons jouer un rôle important dans ce contexte. Je pense qu’il y aura 5 ou 6 constructeurs d’ici 2023, et je pense aussi qu’il y aura environ 400 000 voitures produites en Algérie. Nous osons croire que notre entreprise aura une certaine part de ce marché. Quelque chose qui nous permettra de nous développer dans la partie technique mais aussi en termes de quantité de pièces produites.
DZM : Quelle est la vision de Sarel pour l’industrie automobile en Algérie ?
AM : A notre avis, l’industrie en général doit évoluer. Compte tenu de la complexité du marché automobile, il s’agit d’un excellent exercice pour l’industrie dans notre pays. Il permettra le développement qualitatif et l’avancement de ce secteur. Il faut savoir que l’industrie automobile exige beaucoup de qualité et de précision, c’est pourquoi c’est une opportunité à saisir !
Laisser un commentaire